Artémis, sœur jumelle d’Apollon, est la puissance du plus haut plan du mental qui veille à la croissance de l’intégrité, de la volonté illuminée.
Artémis est la sœur jumelle d’Apollon. Elle représente l’aspect féminin de la force de vérité/lumière qui conduit l’homme vers le contact et l’union avec le psychique qui doit ensuite ouvrir au monde de l’esprit et permettre la descente de celui-ci dans les plans inférieurs, préparant la transformation. Elle ne peut donc être vraiment séparée de son frère. D’où la gémellité, car il n’y a pas de dualité au niveau de l’être psychique, seulement des aspects d’une même unité. Si Apollon est la puissance « éclairante » de l’âme, Artémis est la puissance chargée de faire croître l’intégrité, la « volonté de l’âme », la « volonté illuminée ».
Voir la Arbre Généalogique 17
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Artémis se manifeste également par une impulsion du supraconscient lorsque le chercheur est prêt puisqu’elle est fille de Zeus. Elle est le pouvoir qui sait ce qui doit être fait et le fait de façon sûre avec une volonté unifiée.
Cette puissance d’action n’est pas la mobilisation de la volonté dans le vital, qui comporte toujours une part de raideur due aux conflits existant entre les différentes parties de notre être, mais plutôt une totale détermination tendue vers le but, une volonté inflexible.
Les symboles de cette volonté mobilisant tout l’être sont l’arc et le carquois.
Avec son jumeau, elle manifeste la liberté la plus haute : non pas la licence accordée à l’ego de faire ce que bon lui semble, cette revendication moderne du soi-disant « droit à être soi-même », mais la soumission de l’être extérieur à l’être intérieur.
Il y a deux grandes phases de « libération » dans le Yoga : libération de l’esprit de sa sujétion à la nature, puis libération de la Nature de ses processus. Mais on peut aussi considérer une libération mentale qui délivre de l’attachement aux idées, aux préjugés, aux opinions et aux préférences mentales, et une libération vitale qui délivre de l’assujettissement aux sens, aux passions, aux mouvements vitaux, aux attachements affectifs, aux préférences vitales et pour finir, de l’emprise de tout désir.
Mais la libération physique qui délivre de l’emprise des soi-disant lois du corps telles que les maladies et ultimement la mort semble hors du domaine d’Artémis. Mère dut « mettre sous le boisseau » son être psychique lorsqu’Elle commença le yoga des cellules.
Artémis est donc la volonté de l’être psychique, inflexible, car « l’acte » qu’elle suscite est au-delà du doute.
Cette volonté sans mélange ne tolère pas la tiédeur. Elle agit indifféremment pour son propre compte, lorsqu’elle estime avoir été offensée, lorsqu’un héros oublie de l’honorer, ou comme bras armé des autres dieux lorsque c’est une nécessité du point de vue de l’être psychique.
Par exemple, elle chassa de sa suite ou selon certains tua de ses flèches Callisto, alors enceinte des œuvres de Zeus. Comme la nymphe avait fait vœu de chasteté, Zeus avait dû ruser pour parvenir à ses fins. Dans la version la plus ancienne, Artémis agit à l’instigation d’Héra qui poursuivait de sa haine toutes les amantes de Zeus (rappelons qu’Héra représente le mouvement qui freine la tendance évolutive de Zeus afin que tout avance de concert). Le dieu s’arrangea toutefois pour extraire son fils, le petit Arcas, des entrailles de sa mère.
Callisto « la plus belle » et aussi comme mot composé (καλλι+ΣΤ) « belle rectitude », est une nymphe d’Arcadie, région dont la population se prétendait la plus ancienne de Grèce. Ce mythe traite donc d’un processus général au début du chemin : lorsque le sommet d’une phase est atteint, la hauteur « la plus belle », le supraconscient impose une évolution qui semble une chute car elle implique un abandon de l’état précédent (mort de Callisto). Mais c’est afin de permettre « un juste mouvement de l’ouverture de la conscience » représenté par Arcas.
Comme son frère Apollon, Artémis n’a aucun état d’âme. Elle ne peut non plus être amadouée car elle n’a pas besoin de plaire, et ne peut changer d’avis puisqu’elle agit dans le chercheur qui est sans peur et sans doute.
Mais si elle est intransigeante, elle n’en est pas pour autant une déesse guerrière car elle est au-dessus de la dualité. Elle ne peut donc s’investir dans les combats : ainsi, on ne la voit jamais agir dans la guerre de Troie.
Comme chasseresse, elle débusque et poursuit les bêtes sauvages dans les montagnes (les fonctionnements vitaux inférieurs qui perturbent la croissance de l’être psychique), et en toutes régions (car elle est concernée par les étapes de sa croissance en tous domaines).
Elle est accompagnée de son animal symbolique, le cerf, symbole, par ses ramures, de la réceptivité aux ordres du ciel, et dans nombre de traditions, de la lumière naissante.
Si son territoire de chasse s’étend jusqu’aux montagnes du Taygète, c’est le signe que des perturbations du bas vital perdurent jusqu’à un stade avancé et que seul le plus haut peut s’attaquer au plus bas. En effet, Taygète est l’avant dernier niveau dans la suite des Pléiades qui caractérisent les étapes de la croissance dans le mental.
Enfin, comme l’être psychique est associé au « Nouveau », elle veille sur son éclosion et protège sa croissance. Aussi est-elle concernée par les accouchements (« locheia ») et élève les jeunes enfants (« kourotrophos »).
Son nom peut être rapproché du mot « artemia, αρτεμια » qui signifie « intégrité », caractéristique de celui qui n’accepte aucune compromission, ou encore, qui évoque, avec αρτ(υω)+Μ, une « juste soumission » : elle invite à refuser la complaisance vis-à-vis de soi même et à orienter toutes ses énergies dans la même direction.
Les chasses de prédilection de la déesse sont les montagnes sauvages, lieu de l’aspiration dans les profondeurs évolutives de la Nature.
Artémis en nous
Si Apollon est « rayonnement », elle est « intégrité » et nous conduit à opérer le transfert progressif de la volonté de l’ego à celle de l’être psychique, de l’âme. Elle est une invitation permanente à écouter, contacter et suivre l’être psychique.
Cette volonté ne supporte pas le « oui, mais… », la tiédeur. Elle exige l’« intégrité », c’est-à-dire que toutes les parties de l’être donnent leur accord et soutiennent la nouvelle direction.
Elle est le symbole de l’ « Acte », de l’ « agir » qui est le contraire du « faire ».