Déméter, « la mère de l’union », est la puissance qui soutient l’effort de perfectionnement de notre nature afin de réaliser l’union esprit/matière.
Déméter et Perséphone – Musée du Louvre
Déesse de la nature domestiquée, des cultures, et surtout de la plus noble d’entre elles, le blé, elle a peu d’affinités avec la nature sauvage et ses expressions tumultueuses. Fille de Cronos, elle eut de son frère Zeus une fille nommée Coré, plus tard appelée Perséphone lorsqu’elle fut unie à Hadès, dieu du monde souterrain.
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Alors que Coré folâtrait avec ses amies les nymphes, Gaia fit surgir sous ses pas, pour le compte d’Hadès, une fleur magnifique. Tandis qu’elle la cueillait, la terre s’ouvrit devant elle. Hadès surgit du gouffre et l’entraîna dans son royaume avec la tacite complicité de son frère Zeus. La jeune fille eut tout juste le temps de pousser un cri que seuls Hécate et Hélios entendirent.
Inquiète de sa disparition, sa mère accourut, mais Coré restait introuvable. Déméter erra alors de par le monde pendant neuf jours et neuf nuits à sa recherche, mais en vain. Le dixième jour, elle fut conduite par Hécate auprès du soleil, Hélios « celui qui voit tout », qui lui révéla l’identité du coupable. Désespérée, sachant qu’elle n’avait aucun pouvoir de convaincre son frère Hadès, Déméter décida de fuir l’Olympe. Aussitôt, la terre, privée de son influence, devint stérile.
Puis, se lamentant sur le sort de sa fille disparue, elle prit l’aspect d’une vieille femme et se rendit à Éleusis. Elle y fut accueillie par les quatre filles du roi Kéléos et conduite au palais, auprès de la reine Métaneira, leur mère. Celle-ci venait d’avoir un fils, Démophon, longtemps espéré après la naissance de ses filles. Pressentant des dons hors du commun chez la vieille femme, elle l’engagea comme nourrice.
La déesse, désirant rendre l’enfant immortel, le frottait durant la journée d’ambroisie et le plongeait pendant la nuit dans un feu purificateur afin de brûler tout ce qui en lui était périssable.
Tandis que l’enfant grandissait de merveilleuse façon, sa mère, curieuse, espionna la vieille femme et la surprit en train de se livrer à ses opérations magiques. Comme ces manipulations l’angoissaient, Déméter lui rendit son fils à contrecœur, proférant des paroles terribles : « Misérables humains, ignorants, insensés, qui ne savez reconnaître ce qu’il y a d’heur et de malheur dans votre destin ! » (Hymne homérique à Déméter). Et elle prédit aux fils d’Éleusis de terribles combats.
Puis, ayant repris sa forme divine, elle se fit reconnaître de ses hôtes, ordonna que soient institués en son honneur les mystères d’Éleusis, et exigea pour leur célébration, la construction d’un temple.
Rapt de Perséphone – Altes Museum
Près d’une année s’était écoulée depuis l’enlèvement de Coré, et la terre demeurait stérile, car, privée de l’influence de Déméter, rien ne pouvait pousser ou atteindre la maturité. Comme tout l’Olympe s’inquiétait pour la survie de la race humaine, Zeus envoya sa messagère Iris puis d’autres dieux en ambassade pour demander le retour de la déesse parmi eux. Devant son refus obstiné, Zeus ordonna à son frère Hadès de rendre Coré à sa mère. Ce dernier donna son accord, mais désirant lier à lui la jeune fille pour toujours, fit en sorte qu’elle avalât un pépin de grenade. Ce faisant, elle rompit le jeûne impératif pour quiconque voulait regagner définitivement le royaume des vivants.
Aussi Coré dut-elle accepter un compromis : elle resterait un tiers de l’année dans le monde souterrain avec son époux Hadès et passerait le reste du temps avec sa mère Déméter. Cette dernière approuva l’accord aux termes duquel elle s’engagea à reprendre sa place dans l’Olympe.
Déméter et Coré-Perséphone occupaient la place centrale dans les rituels d’initiation d’Éleusis dont les enseignements accompagnaient le chercheur tout au long de sa progression. Avec la lettre structurante Δ, le nom Déméter signifie « mère de l’union » (Δ +μητηρ).
Rappelons qu’après leur victoire sur les Titans, les trois frères – Zeus, Hadès et Poséidon – se partagèrent le monde : Zeus règnerait sur le ciel étoilé, Poséidon sur la mer et Hadès sur le monde souterrain. La surface de la terre et l’Olympe resteraient communs aux trois.
Zeus règne donc sur le supraconscient, ce qui est en pleine lumière, Poséidon sur le subconscient, essentiellement vital, et Hadès sur ce qui est souterrain, le corps, l’inconscient.
Une interprétation plus large du royaume d’Hadès pourrait l’étendre aux domaines du subconscient profond, celui des plans du vital représentés par les derniers enfants de Pontos. Toutefois, prenant en compte le fait que seuls les plus grands héros, Héraclès et Ulysse, purent y accéder, il a été ici identifié avec la conscience corporelle, associée à l’inconscient, que l’on peut faire correspondre à Nérée, « le vieillard de la mer ».
Le mythe de Perséphone et d’Hadès, lié au yoga du corps, ne concerne donc en principe qu’un stade très avancé de la quête, l’essentiel de celle-ci se développant avant l’enlèvement de Coré, nommée Perséphone après son union avec Hadès. Notons que le delta (Δ), associé au iota (I) de la conscience, est aussi la lettre structurante du nom Hadès (αΙΔης), lequel représente la puissance qui régit le travail de yoga dans l’inconscient corporel, répondant au travail de Déméter dans le conscient.
Perséphone supervisant Sisyphe – Staatliche Antikensammlungen
Selon une légende qui ne fait pas l’unanimité parmi les anciens, Déméter, distraite par le chagrin que lui causait la disparition de sa fille, mangea l’épaule de Pélops qu’elle remplaça ensuite par une épaule en ivoire, lui faisant ainsi franchir en partie « la porte des dieux », juste avant les noces du héros avec Hippodamie. (La clavicule correspondrait en effet dans l’Arbre des Sephiroth, au « voile des Abysses » ou « porte des dieux »). Dans cette version, la maîtrise vitale doit être impérativement conquise avant que le chercheur ne puisse prétendre au yoga corporel, c’est-à-dire à l’action directe des forces divines à travers la « porte des dieux » rendue perméable par sa purification, car la nouvelle clavicule est en ivoire, symbole de pureté.
En grec, le nom Coré (ou Koré) signifie « jeune fille ». Le verbe Κορεω « nettoyer », qui lui est apparenté, peut induire l’idée de la purification nécessaire pour réaliser l’Union. Si donc Déméter représente la puissance qui conduit vers cette Union, sa manière essentielle d’opérer – sa fille – serait le « nettoyage » ou « purification ». Avec les lettres structurantes Κ+Ρ, son nom signifierait « l’ouverture de la conscience au mouvement vrai » ou encore « un mouvement d’élargissement de la conscience dans l’exactitude ».
Mais comme elle avait mangé un pépin de grenade dans le monde souterrain, c’est-à-dire goûté à « l’essence de l’Amour » dans le corps, elle ne pouvait revenir complètement à un état de conscience ordinaire, celui de la surface de la terre. En effet, le nom grec de la grenade est Σιδη, c’est-à-dire Σ+Δ « le courant qui réalise l’Union ». Le pépin de la grenade est le noyau, l’essence de cette union qui est Amour : lorsque commence le yoga corporel, dans le corps, le chercheur qui a connu l’Amour Divin dans les cellules ne peut plus faire demi-tour.
La couleur grenat est aussi celle du sang, de l’incarnation et de la vie. Le pépin de la grenade est donc le noyau de la vie, son essence primordiale qui est Amour. Le terme désignant le pépin est κοκκος, signe d’une très forte ouverture de conscience.
Les Grecs considéraient la grenade comme le symbole de l’amour et de la fertilité. Elle était dédiée à Aphrodite.
Selon Mère, le fruit du grenadier est le symbole de « l’Amour Divin qui se répand sur la terre ».
Lorsque le chercheur aborde le yoga corporel, il perd pour un temps le contact avec « le mouvement vrai » sur lequel il avait jalousement veillé jusque-là (Déméter perd le lien avec sa fille Coré). Son yoga « erre » alors pendant une longue période de « gestation » (symbolisme des neuf jours et des neuf nuits) sans aucun élément pour le guider, ni dans le conscient, ni dans le subconscient (ni de jour, ni de nuit) avant qu’il ne soit « informé » par une lumière supramentale que le travail se passe désormais dans le corps (Hélios dévoile à Déméter le coupable).
La déesse Hécate « l’esprit supérieur au loin, est celle qui voit plus loin », qui veille « à la croisée des chemins » et permet la bonne orientation. Elle mène le chercheur vers celui « qui voit tout », Hélios, pourvoyeur de la lumière de Vérité du plan supramental. Ce dernier lui révèle le lieu où opère désormais le yoga, où se fait le travail de l’union dans le corps, dans l’inconscient corporel.
Coré prit alors le nom de Perséphone « celle qui détruit la mort ».
Mais le chercheur ne sait pour autant comment s’y prendre, encore attaché aux anciens chemins de yoga (Déméter veut récupérer sa fille) : le chemin de l’union dans le corps n’est pas tracé, à l’inverse des yogas dans le mental et le vital, balisés depuis la nuit des temps. C’est pourquoi Déméter est désespérée.
Cependant, comme le montre l’épisode où intervient Démophon, le travail d’union n’est pas interrompu et se poursuit par une puissante purification de tous les attachements, habitudes corporelles, etc. (Déméter plongeait Démophon « pendant la nuit dans un feu purificateur afin de brûler tout ce qui était mortel dans son corps et le frottait durant la journée d’ambroisie). Mais tout cela se passe à l’insu du chercheur, ou du moins sous une forme qu’il ne peut identifier ou qu’il associe à d’anciens schémas (Déméter s’est transformée en vieille femme). Il finit par prendre peur et interrompt le travail.
L’action se passe à Éleusis, où se tenait la célèbre école des Mystères, haut lieu de la recherche spirituelle et de l’initiation. Le couple royal représente les acquis les plus élevés du chercheur, avant que ne soit enclenché par Coré-Perséphone le processus conscient et continu de travail dans le corps. Le roi se nomme Kéléos « la droiture » et son épouse, la reine Métanira (μετα-νειρα) situe le travail « autour de ce qui est le plus profond ». Ses quatre filles symbolisent les réalisations atteintes (Callithoé « un bel état intérieur », Callidicé « une juste manière d’agir », Démo « une juste organisation », et Clisidicé « une juste manière d’agir reconnue comme telle »).
Ces quatre filles, que l’on peut considérer comme les méthodes traditionnelles du yoga, conduisent jusqu’au seuil du yoga du corps. Mais elles ne sont pas suffisantes pour opérer ensuite une réelle transformation (la reine a attendu longtemps un garçon).
A ce point, pendant un certain temps, le chercheur ne peut que s’émerveiller de la croissance de « la pénétration de la conscience supérieure dans certaines parties du corps ». Mais bientôt il s’en inquiète et le processus cesse (ou même, selon certains auteurs qui font mourir Démophon, s’arrête définitivement.)
Le rapport du temps passé au royaume d’Hadès et dans le monde des vivants, un tiers et deux tiers respectivement, prévient sans doute le chercheur de la nécessité de respecter un certain rapport entre le travail dans le corps et le temps dans la conscience active. Car l’un se nourrit de l’autre.
Déméter institua alors les mystères d’Éleusis qui font « advenir », qui mènent à la « liberté » non seulement en l’esprit libéré de la nature, mais aussi celle de la nature libérée de ses lois anciennes.
Les enseignements qui y étaient délivrés devaient commencer avec les enseignements initiatiques permettant, dans une première phase, un juste mouvement d’ouverture de la conscience (Koré) et se poursuivre jusqu’aux phases les plus avancées du chemin dans le corps.
Une autre légende attribue à Déméter et Poséidon l’origine du cheval d’Adraste, le célèbre combattant de la guerre des Sept contre Thèbes. Ce combat, mené par les enfants d’Œdipe, est une purification progressive des centres d’énergie ou chakras, participant d’un yoga assez avancé. Pour la réaliser, le chercheur doit pouvoir disposer d’une énergie vitale à la fois forte et maîtrisée. Voici l’histoire :
Déméter, courtisée par le dieu Poséidon, voulut fuir ses avances, et, changée en jument, se cacha au milieu d’un troupeau de chevaux. Poséidon, tout aussitôt, prenant l’apparence d’un étalon, s’unit à elle. De leur union naquit un cheval, Aréion « le meilleur », et une fille appelée Despoina « la maîtresse ».
Poséidon fait face à Déméter sur le cercle des complémentaires. Il règne sur le subconscient, d’où émerge l’essentiel des manifestations vitales. Il gouverne ce plan par l’expression du « pouvoir du mental lumineux » (le taureau) et la « puissance et maîtrise vitale » (le cheval).
De l’union de ces deux divinités exactement complémentaires naquit une très belle force vitale maîtrisée, le cheval Aréion, « le mouvement juste de la conscience vitale, Ρ+Ι », qui est le cheval divin d’Adraste, « celui qui ne cherche pas à fuir, qui est immobile, qui n’agit pas ». Ainsi, l’acte issu du centre immobile de l’être permettra d’ouvrir les centres d’énergie du corps, les sept portes de Thèbes.
L’autre fruit de cette union est Despoina, « la maîtresse ». Si le cheval Aréion est le symbole de l’énergie vitale maitrisée, Despoina est celui de la force qui dresse et dirige, c’est-à-dire la connaissance des moyens et le pouvoir de les utiliser aux fins de cette maîtrise, dont les secrets sont réservés aux seuls initiés (car ils sont les supports de toutes les magies.)
Quelques autres histoires concernant Déméter.
Triptolème, roi d’Éleusis (et, selon certaines sources, fils de Métaneira), fut chargé par Déméter de répandre la culture du blé, la quête consciente du perfectionnement de soi ou yoga. Son nom, Triptolème (τρι + πτολεμος) signifie « celui qui se bat sur trois fronts à la fois », combats que l’on peut vraisemblablement associer aux trois voies bien identifiées dans la spiritualité indienne : les yogas des œuvres, de la dévotion et de la connaissance qui prennent respectivement pour instrument l’action, le sentiment et la connaissance.
En Crète, Déméter céda à la passion que lui inspira Iasion (le travail de la conscience mentale) et s’unit à lui dans un champ labouré trois fois. De cette union naquit Plouto « la richesse ». Ayant eu vent de cette union, Zeus le foudroya. (Les unions des déesses avec les mortels étaient en général désapprouvées par l’Olympe.)
Cet épisode prend place dans les débuts de la quête (en Crète). Le chercheur, engagé avec sérieux sur la voie, comme l’indique le champ labouré trois fois, reçoit en retour des « grâces » de la déesse « qui veille sur la quête ». Elles confèrent une certaine plénitude (Plouto, « ce qui comble le manque »). Mais ces faveurs en général, sont de courte durée. Et pour que le chercheur ne se pense pas trop avancé sur le chemin, Zeus foudroie Iasion.
Une autre légende est rapportée par Callimaque et Ovide.
Érysichton, « celui qui trace des sillons dans la terre », avait besoin de bois pour construire un palais. Dans un moment d’égarement, il voulut couper des arbres sacrés dans un bosquet consacré à la déesse. Cette dernière, prenant l’apparence de sa prêtresse Nikippé (« la victoire sur le vital »), essaya de l’en dissuader, mais le héros la menaça de sa hache. Déméter, furieuse au-delà de toute expression, lui dit alors de poursuivre son travail, lui affirmant qu’il aurait bientôt besoin d’une salle de banquet. Dès lors, il fut affligé d’un appétit féroce et insatiable. Plus il mangeait, plus il avait faim et plus il maigrissait. Il dévora ses réserves, puis ses bêtes, et en fut bientôt réduit à mendier à la croisée des chemins.
Ce mythe fustige la tendance de l’ego à utiliser des forces (vitales sacrées) destinées à l’union (consacrées à Déméter) à ses propres fins de glorification (le palais), à tout moment du chemin. (Selon les auteurs, il est en effet soit un Pélasge, soit un Thessalien, soit un Lapithe, soit un Myrmidon : ce sont différentes étapes du chemin depuis la période préparatoire jusqu’à un stade très avancé). Il est averti que ces forces ne peuvent être utilisées que par celui qui a acquis la maîtrise vitale (Nikippé), et donc à des fins non égoïstes. Malgré certains ordres intérieurs, le chercheur s’entête. La déesse, à travers le déroulement de la quête, le laisse alors poursuivre et même l’incite à persévérer dans son erreur, lui faisant miroiter une jouissance de son travail. Mais l’engrenage ne lui laisse plus d’échappatoire et lui fait perdre la direction juste, l’engageant dans une exacerbation de son désir, au point de le priver de ses capacités d’assimilation et de toutes ses ressources spirituelles.
Pour la plus grande partie du chemin, et donc la majorité des mythes, Déméter doit donc être considérée comme la mère de Coré et non celle de Perséphone. Elle représente alors la force qui œuvre à l’Union par l’ouverture juste de la conscience (Koré). Elle encourage l’affinement et la maîtrise de la nature inférieure (mentale et vitale) pour que celle-ci produise la nourriture essentielle, le pain étant considéré comme l’élément indispensable à la vie.
Elle est la divinité qui veille sur la progression du yoga, compris comme une démarche et un effort conscients pour contacter et réaliser notre nature essentielle : elle incarne la loi du perfectionnement de soi.
Dans la période préparatoire à l’entrée sur le chemin, l’essentiel du travail se fait à l’insu du chercheur. S’il veut coopérer à son évolution et l’accélérer, il doit développer avec discernement une soumission active à ce que la vie propose. Mais les peurs et les attachements (aux biens matériels, à la famille, etc.), les éléments constitutifs de la personnalité et de l’identité de surface qu’il pense être sa particularité (idées, opinions, croyances, rôles dans la société, etc.) et tout autant ses « vices » que ses « vertus » qui ne sont que des valeurs morales (le bien qu’il veut faire, ce qu’il croit être sa mission, etc.) l’empêchent la plupart du temps de faire un vrai travail d’acceptation.
La juste compréhension et la réalisation de cette soumission est la clef du yoga, bien traduite par le terme anglais « surrender » qui est dépourvu de toute connotation de passivité. Il implique une abdication devant quelque chose qui nous dépasse et nous élève au lieu de nous abaisser, proche de l’humilité vraie. Il comporte l’idée de consécration active, de don de soi : jamais un tel « surrender » ne peut être un refus de l’action et de l’implication dans le monde, selon ce qui est demandé à chacun. Si le terme « soumission » est employé, ce sera toujours dans ce sens. Il doit conduire à ce qui constitue la seule véritable Liberté, celle de devenir un instrument mû par la seule « puissance de Vérité ».
Avec Déméter, le chercheur doit comprendre qu’il n’est pour lui d’autre chemin que le sien propre, même s’il suit l’enseignement d’un maître. Tout repose sur son aspiration et sa détermination à s’engager dans ce que la vie lui propose, l’erreur même faisant partie intégrante de la voie.
Les attributs de Déméter sont les gerbes de blé et la faucille, le pavot, le serpent et le flambeau.
Les gerbes de blé et la faucille représentent le travail intérieur et ses fruits, ainsi que les capacités de « renversement » (des situations, des habitudes, etc.).
Le serpent est le symbole de la propagation des énergies et donc celui de l’évolution.
Et le flambeau est le symbole de la lumière qui permet de progresser dans l’obscurité.
Déméter en nous
En nous, Déméter est la démarche volontaire et consciente vers l’Union, un effort pour perfectionner notre nature afin d’en obtenir la maîtrise et la conduire à son plus haut niveau de perfection afin de réaliser l’union esprit-matière. Son mode opératoire fondamental est un mouvement d’élargissement de la conscience dans l’exactitude (Coré Κ+Ρ).